Une émotion sans frontière

Depuis quelques décennies, s’opère, sous une forme nouvelle et rituelle,un retour à la vénération dont le Canigó a toujours été l’objet de chaque côté de nos Pyrénées méditerranéennes.

Pour symboliser et concrétiser cet attachement quasi- sacré, c’est une flamme, celle de la Saint Jean, qui a été considérée comme la plus representative,et qui est,à cette occasion, tout spécialement allumée et propagée, selon un cérémonial bien établi.

Les veilles du solstice, des fagots de bois sec sont acheminés et hissés au sommet de ce majestueux massif, la Pica (le pic, à 2784m d’altitude) par de fervents mainteneurs des traditions, .Un immense brasier nocturne est allumé, dont une flamme est receullie pour être redescendue à Perpignan, avec une identique solennité, et déposée au coeur même de l’emblématique Castillet.

Cete flamme, qui incarne l’unité des pays catalans, prête à se démultiplier, est (avant d’être convoyée) tenue à la disposition de toutes entités (localités, associations, organismes divers) souhaitant participer à cet élan de vie, d’espoir et de fraternité, qu’elles se situent dans le département, (et même jusqu’en Occitanie), ou sur l’autre versant pyréneen, où elle est attendue et exposée avec ferveur..

La Trobada du Col d ‘Ares (passage frontalier, à plus de 1500 d’altitude , à mi-chemin entre Camprodon et Prats) illustrée ci dessous, relate cette avant -dernière phase.

Près de 180 élèves des écoles de catalanes « Arrels », regroupés avec les enfants de l’école primaire de Prats, acompagnés d’adultes des deux versants, se sont « retrouvés » avec leurs homologues de Catalogne Sud, en ce lieu chargé d’histoire (entre autres pour avoir été le témoin du passage en 1939 de milliers de réfugiés républicains espagnols),- accourant de la Garrotxa, du Ripollès,de la région de Vic, de la banlieu de Barcelone- . Précédé et suivi de chants et de discours dans la langue commune, agrémenté de sardanes (au son de la cobla Cervianenca et avec la,participation de la colla sardanista préatéenne Costabone),le partage de la flamme en des dizaines de fanals s’est fait dans une ambiance à la fois d’émotion et d’allegresse . Et ce, jusqu’à la séparation des groupes, chacun regagnant son point de départ, nos amis du Sud chargés pour leur part de la mission sacrée de distribuer tout autour d’eux et de préserver la flamme sacrée jusquà la prochaine fête de la Saint Jean.