Evocation d’une passion patrimoniale : le Studio de photographies « Jean et Renée ALIS »
Une page vient de se tourner avec la disparition de Madame Renée Alis, -peu après celle de son époux Jean-, celle de la fin d’une époque déjà lointaine où la photographie, avant d’entrer dans l’âge mur, et -alors que l’attachement au patrimoine n’était pas encore très répandu -,se mettait, spontanément,consciente de l’enjeu, au service de la collecte des traces du passé, « afin de sauver de l’oubli, toutes ces traditions,.préserver les monuments de la destruction, garder précieusement les glorieux vestiges des époques disparues » (termes de l’appel lancé il y a 100 ans par un groupe d’instituteurs aux élèves des écoles primaires catalanes).
Ce sympathique couple en effet, qui tenait en plein centre ville un magasin renommé de photographie, (équipements et laboratoire de développement) était l’héritier et le continuateur d’une longue lignée familale de fervents de cet art (et même de pionniers, à chaque étape de son évolution), qui ont fixé sur la pellicule, génération après génération, d’inombrables preuves des richesses du passé de la haute vallée du Tech, et ont communiqué, au fil du temps, leur passion autour d’eux, tout en formant à cette technique nombre d’amateurs du meilleur niveau.
Le fondateur de cette lignée se prénommait André ,originaire de Prats de Mollo, qui, après des études à Montpellier s’installe dans sa ville natale en 1907 comme « pharmacien-chimiste » (avec un laboratoire- photos complémentaire ). Au retour de la guerre 14-18, il est rejoint par son fils Jean. peu avant la Retirada. Au cours de celle ci, -précise Ramon Gual, (Terra Nostra VI)- , il participe activement aux soins donnés aux réfugiés et photographie intensemment cet évènement dramatique ». Il « couvre » d’aussi près ensuite les catastrophiques inondations de 1940, laissant ainsi des témoignages irremplaçables sur la vie de Prats de Mollo.
En 1947, il cesse son activité de pharmacien, l’officine cédant la place au « studio de photographie », dirigé par Joan, époux de la défunte, qui ne cessa pratiquement jamais de poursuivre avec la même curiosité, le même goût, le même plaisir de partage, l’exercice de cet art.
Que tous les membres de cette vieille famille, et notamment Jean François, fidèle adhérent de l’association, soient remerciés de leur contribution à la sauvegarde de ces trésors de notre histoire, et aussi de leur généreuse intention d’en faire bénéficier tous les Pratéens.