LA CONFRERIE DU « COSCOLL » S’ELARGIT

S’il est une plante qui n’a pas – pour le moment en tout cas – à craindre une contamination chimique par les produits phytosanitaires, phytopharmaceutiques et pesticides, c’est bien le COSCOLL (ou angélique sauvage »,ou « herbe aux anges »), ombellifère familière des sources et des torrents de haute montagne, et abondante dans les recoins humides de ce haut de vallée. Outre ses vertus médicinales (pour les maladies de poitrine et les maux d’estomac), ses tiges creuses, craquantes, légèrement et savoureusement amères, font le régal des gourmets qui les assaisonnent à leur gout ; le plus souvent excellents cueilleurs de champignons, et donc marcheurs sinon même grimpeurs, les amateurs de cette salade sauvage n’hésitent pas, de juillet à septembre , à franchir crêtes et vallons pour les dénicher, en prenant bien garde de ne pas les confondre avec la si ressemblante mais vénéneuse cigüe.

C’est dans le cadre de cette activité aussi gastronomique que sportive que,au cours des journées « O phyto », cinq Pratéens , dont le Maire de la commune, ont été intronisés « membres de la Confrérie des Coscolls », (qui fédère les promoteurs des produits du terroir et du territoire), recevant en cette solennelle occasion,mais avec humour et dans la bonne humeur, tablier, baratine, et diplôme de confrère.

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la cellule pratéenne de la Confrérie (photo JF Pompidor)

BALADE DES SALADES SAUVAGES DE PRATS MOLLO

Pour la V° année consécutive, la « Journée des Salades Sauvages de Montagne» préparée par la Réserve Naturelle de Prats de Mollo, a accueilli, à partir du Refuge de les Conques, de nombreux curieux ou randonneurs souhaitant, selon les organisateurs, « d’identifier, comprendre, gérer, découvrir les saveurs.. pour un partage et une gestion de le ressource, un comportement de cueillette responsable et raisonnable ».

Rappelons que cette Réserve, de près de 2400 ha (sur les 14.500 ha du territoire pratéen) a été créée en 1986, avec pour copropriétaires l’Etat (63,5%), des personnes ou entités privées, et la commune ; elle fait partie, avec 10 autres, de la Fédération départementale des Réserves Naturelles des Pays Catalans (réserve marine comprise) chargées de protéger, gérer, et faire découvrir les richesses d patrimoine vivant dans ses aspects géologiques, sa faune et sa flore ainsi que les « milieux naturels » qui, en montagne, comprennent surtout forêts, prairies et pelouses, et s’exposent de l’étage alpin (au-dessus de 2200 m d’altitude), à l’étage subalpin. (1850-200 m), et jusqu’au sommet de l’étage montagnard (1600-1850 m)

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des limites bien définies

LA SAISON SARDANISTE REPREND:

C’est  demain qu’aura lieu , un bien bel evenement , au  Foiral de Prats de Mollo : un concours inédit  de composition de « sardana  balladora », c’est à dire  » à danser »  ( différente des sardanes dite « de concert », plus épurées  et réservées à  une écoute  concentrée, de préférence  en salle  et..  ..dans un fauteuil), le tout interprété par la cobla Tres Vents, plusieurs fois primée.

C’est au public qu’il appartiendra d’opérer le classement des compositions jugées , -de par leurs   diverses qualités  requises en la matière-  les plus représentatives de cette danse populaire des catalans, aussi gracieuse qu’exigeante. Mais  leur exécution,  sous l’ ombrage des platanes, sera évidemment de mise, à la  plus grande  joie des sardanistes et des spectateurs.

RETOUR EN IMAGES SUR LES FETES DE L’OURS

Les Pratéens ont pu apprécier pendant près d’une heure de projection, présentée par l’Office du Tourisme, une  rétrospective des images les plus significatives des célèbres Fêtes de la Chandeleur, des années 2016 et 2017, rassemblant les meilleures prises de vue de seize photographes et vidéastes amateurs ou professionnels.

l’Ours de Prats de Mollo

un des défilés du Carnaval
(photos JF Pompidor)

LES RITUELS DE LA SEMAINE SAINTE A PRATS de MOLLO

Comme chaque année, à la même époque, Prats de Mollo n’a pas dérogé à la tradition liée à l’Œuf Pascal, (et à l’omelette du même nom) – encore en vigueur dans certaines cités de notre département, dite « el Goig dels Ous »., qui associe retour au passé, hommage à la culture catalane, foi religieuse, implication des villageois,proximité,échanges et convivialité, mais aussi bonne humeur. Ce cantique populaire (auquel s’ajoutent à l’occasion bien d’autres extraits du répertoire ancestral), est chanté devant chaque demeure du village par un groupe de villageois, encadré par des membres des chorales anciennes ou en activité,qui reçoivent à cette occasion de quoi agrémenter la collation qui clôture la tournée..
Mais c’est aussi, au pied de l’Église, la Procession du Christ Ressuscité, où les statues du Fils crucifié et de la Mère éplorée, portées par les fidèles, se croisent et s’inclinent..

(voir aussi sur « Archives », au 16/4/ 2015)

Le Goig del Ous

la Processio del Resucitat       (photos JF Pompidor)

UNE MISE EN VALEUR BIEN MERITEE

C’est au Fort LAGARDE que le photographe animalier Lionel LAPORTE présente ses remarquables photos de la faune sauvage du Haut Vallespir, dont il est un spécialiste connu.

Son « Gypaète barbu » avait déjà remporté le Grand Prix PRATIMAGE 2015 (voir ci-contre ARCHIVES, au 4septembre) et avait été classé 2° au concours des Réserves Naturelles Catalanes la même année. Toujours à ce même concours mais en 2016, sa photo d’Isard a été classée 3° (et le thème floral, 2°).

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le Gyapète barbu - (Grand Prix)

UN TRAGIQUE SOUVENIR DE MONTAGNE

Invité récemment à décrire, pour une revue patrimoniale, la haute Vallée du Tech, où niche Prats de Mollo, l’un des meilleurs connaisseurs de cette région plus qu’accidentée, s’exprimait ainsi  et tout à fait à juste titre : «  entourée d’une ceinture de crêtes élevées, elle s’ouvre de manière relativement aisée aux territoires voisins… exposée au sud, elle n’en conserve pas moins un climat agréable, … le tout procurant, dans un environnement grandiose et peu sauvage, une sensation d’harmonie, de mesure et d’apaisante proximité ».

Mais la nature réserve bien de surprises.. D’où la forte impression laissée dans les mémoires par le drame exceptionnel qui s’est joué sur les hauteurs de Prats de Mollo, le dimanche de Pâques 1977, il y a juste 40 ans, et qui nous est rappelé dans « l’Arbre Mentider »,* sur le témoignage de deux randonneurs qui évoluaient non loin.( et qui s’en tirèrent, eux de justesse), résumé ci-après :.

« . La journée avait commencé avec un temps variable mais propice aux randonnées en montagne … (alors que le temps sur Prats de Mollo, à moins de 8 Km, était resté acceptable et les températures légèrement positives); mais en un quart d’heure,  le mauvais temps s’abat sur les randonneurs, le brouillard, la neige et le vent de tempête ; les conditions deviennent dantesques.. or sur les pentes du pic de Bassibes (2637m) un groupe de trois personnes – deux randonneurs très expérimentés et une jeune femme-.. partis le matin du refuge de Mariailles, en Conflent, en direction des abords de l’ermitage de St Guillem de Combret, en Vallespir , pris dans la tempête de neige , se trompe de vallée… ; après plusieurs chutes à cause de la puissance du vent (environ 150 Km/h) ils perdent des vêtements contre le froid en les sortant du sac.. et creusent une tranchée pour s’y abriter ; un des deux randonneurs porte plus bas la jeune femme, qui était déjà en hypothermie, jusqu’à la cabane des « Xicolles », vers 1900m d’altitude, dont il doit défoncer la fenêtre à coups de piolet ; et après avoir vainement tenté de la réanimer, la laisse dans la cabane, et remonte chercher son camarade ; mais le trouvant déjà mort, il l’attache à un piolet, redescend à la cabane et repart en courant en fin d’après-midi au plus près des zones habitées pour appeler des secours; les pompiers ne parviennent que difficilement au refuge des « Estables », alors que le thermomètre extérieur marquait –30°C, puis arrivent à la cabane des Xicolles, où ils trouvent la jeune femme morte, sous une température intérieure de – 25° ; ils la redescendent à Prats, l’autre randonneur n’ayant pu être retrouvé malgré les recherches qui durèrent, toujours sous la tempête, jusqu’après minuit. Ce n’est que le lendemain matin, le beau temps étant revenu, qu’il sera à grand peine découvert sous une épaisse couche de neige. ».

*gazette locale, n°137

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« la Croix de Mata » (photo Y.P)

PRATS DE MOLLO SUR LE PETIT ECRAN

Prats de Mollo ,son cadre, son patrimoine, son histoire, son enracinement dans la culture catalane n’en finissent pas de susciter curiosité et intérêt : après l’exposition de ses charmes sur la Plaça de les Glories à Barcelone, et, en retour, la faveur qui lui a été faite d’accueillir l’avant- première en France du film novateur sur cette capitale «..la Rose de Feu.» ; après le choix, par un producteur espagnol réputé,de tourner des scènes filmées dans l’enceinte fortifiée de la ville, voici FR.3 (les chaines Occitanie et Nouvelle Aquitaine) qui inclut, dans son émission CAP SUD OUEST, un documentaire intitulé « Pyrénées catalanes, la culture de la Mémoire », avec, pour commencer,une visite de notre cité, aux aperçus sans précédent.
C’est à la suite de la qualification de Prats de Mollo – par le Pays d’Art et d’’Histoire frontalier -de « haut lieu de Catalanité, de Culture et de Mémoire » que notre grande chaine publique de télévision régionale, FR 3, a choisi ce même thème, pour mettre en valeur l’attachement de cette ville millénaire à ses racines historiques et culturelles.
Une visite commentée (soutenue par un matériel de pointe ) des sites les plus emblématiques (la Ville Haute, les remparts, l’Église paroissiale consacrée au X° siècle, le Fort Lagarde reconstruit par Vauban, et ses accès souterrains, les étroites ruelles montantes et pavées etc ), par un des meilleurs connaisseurs de la cité et de sa haute vallée, J.Dunyach ; et, de surcroît, survolée par un drone, qui a apporté sur Prats de Mollo et son environnement, une vision totalement inédite, offrant aussi un regard saisissant- et même émouvant pour les plus anciens- sur autant de richesses visuelles passées inaperçues.

Le Fort Lagarde en survol , avec, tout au centre , l’ex- tour circulaire médiévale « à signaux »

Le toit (partie) de l’Eglise paroissiale , au lever du soleil, après sa toute récente restauration : une géométrie aussi élégante que rigoureuse ..(vue originale par drone)

(photos FR 3)

AFFAIRES DE TRUITES

L’’assemblée générale de l’AAPPMA ,(ou association « la Gaule Pratéenne  ) s’est tenue il y a peu, qui regroupe les pêcheurs de truites de la haute Vallée du Tech. Il y a été, entre autres, observé « un nombre insuffisant de truites à la maille », en partie dû à la « dernière crue » et qui expliquerait la délivrance relativement limitée de permis de pêche. Cette remarque serait assez banale si elle n’était pas l’occasion d’être mise en regard des constatations tirées d’un document daté du premier quart du XV° siècle, relatif à un litige concernant cette activité en ces mêmes lieux, découvert et commenté par Jordi Colomer .(revue Costabona,n° 4/2015 : « La pesca al riu Tech et les pratiques de pèche en 1428 »)

Cette pratique de la pêche, mentionnée pour la première fois dans un parchemin de 1151 (relatif à la redevance en truites due annuellement au Comte de Barcelone, seigneur de la « vila i vall de Prats ») et qui n’a pu que se développer par la suite,a connu plus tard une sérieuse raréfaction de truites, liée aux dévastations consécutives à la puissante secousse sismique régionale de 1428. Le tarissement de cette précieuse ressource nécessitait dès lors un encadrement plus strict de son exploitation, et posait à son tour la question de l’autorité de tutelle habilitée à régenter ce domaine : les Consuls en vertu d’un privilège royal datant de 1361 ? ou le représentant du Roi d’Aragon, s’agissant du domaine régalien ? Le sujet est alors devenu d’autant plus d’actualité à Prats de Molló que des contrevenants, parmi lesquels des notables de la ville,(dont un consul et d’anciens consuls), ont été traduits en justice et finalement condamnés, y compris en appel, pour avoir pêché sans autorisation expresse du représentant royal.

Le même document nous permet par ailleurs, et opportunément, de nous faire connaître les pratiques de pêche en rivière de l’époque, non seulement au moyen de lignes et cannes à pêche,(canyes), -à l’exemple de celles, seules autorisées de nos jours (et maniées au lancer, au fouet, ou au toc) – mais aussi à l’aide de matériels divers ou « artificis », comme les nasses (« bertrol, cóp, vergat ») ou filets (« filats », avec cependant déjà des mailles de taille règlementaire), ou des palangres (« corda »),.