La fête de l’Ours à Prats de Mollo il y a 65 ans
Prats de Mollo n’en finit pas de renouer avec la mémoire de ses traditions, dans ce qu’elle ont de plus lointain et donc de plus authentique : après la conférence, le mois dernier d’une anthropologue du CNRS, Sophie Bobbé , (-complément à son enquête de terrain ,il y a un trentaine d’année-, sur ce rite populaire local chargé de symboles qu’est la Fête de l’Ours,) , c’est sous la forme d’un reportage de nature ethnographique , réalisé dans notre Cité il y a plus de 6O ans par un professionnel de la photographie , qu’une nouvelle visite du passé nous est à présent proposée à la Médiathèque.
Scientifique ou artistique, cette double remontée aux sources n’ a pas manqué de toucher tous ceux qui s’y sont reconnus avec émotion , acteurs directs (-comme d’anciens hommes-ours et leur escorte,) ou – encore tout gamins- ,simples témoins captivés par l’enchainement de chacune des scènes de ce spectacle rituel, profondément enraciné dans l’imaginaire des Pratéens.
Cette fois ci, c’est l’association « Costumari de Catalunya Nord », dédiée au recueil des coutumes festives catalanes, qui , en partenariat avec la Municipalité, a organisé cette manifestation, -précédée d’une souscription et doublée d’un catalogue,- à partir d’un fond «Jean Ribière », du nom de cet ancien journaliste et fondateur d’une Agence ,auteur de véritables reportages sur les anciens modes de vie et d’activités dans notre département. Prises lors des Fêtes de l’0urs de 1952, les 36 vues inédites en noir et blanc, au remarquable rendu « argentique », ont été captées la plupart sur le vif, avec le coup d’œil précis et aiguisé d’un homme de l’art.
Mais laissons parler Guillem Dalmau, rédacteur du catalogue (et co- organisateur de l’exposition avec Oriol Lluis Gual) : « à la différence des images disponibles, photos « souvenir »-, souvent posées et convenues », et « en la quasi-absence d’archives écrites »..« il s’agit d’une des premières démarches de reportage .. complet et dynamique» sur le déroulement de la Fête. Quant à l’enseignement qu’on peut en tirer, c’est que « depuis les années 1950 la tradition a été maintenue », qu’elle était alors « très peu médiatisée » (« ni spectateur ni curieux, rien que des Pratéens »), que certains détails de la fête ont un peu évolué depuis, et enfin que son « organisation était spontanée, » et « transmise oralement et de mémoire entre les générations »
Un pas de plus, et d’excellent niveau, dans la mise au jour progressive de ce précieux volet de notre patrimoine…..
(de G à D) : le Maire, la fille de Jean Ribière, Guillem Dalmau, Oriol Lluis Gual (photo JF Pompidor)