LE HAUT VALLESPIR ET SON INDUSTRIE SANDALIÈRE

Tisseurs et Espadrilleurs à Prats de Molló

C’est à la Llibreria Sant Jordi à Prats de Molló, qu’était dédicacé le 17 août dernier, par son auteur ,Nathalie CABANAS, historienne, née à Lamanère, un passionnant ouvrage, (1) sur un siècle (1850 à 1950 ) d’activité industrielle et artisanale, qui ne peut laisser les Pratéens indifférents.

A partir d’une étude transpyrénéenne (tirée de sa thèse d’histoire comparée) l’auteure, dans un exposé clair et accessible , nous explique comment une florissante activité sandalière s’est construite dans deux vallées montagnardes situées de part et d’autre des Pyrénées,( la Basse Soule en Pays Basque et le Haut Vallespir) s’est adaptée aux changements (tels que la mécanisation, ou la concurrence), aux évènements historiques (les deux guerres mondiales, les exodes, l’industrialisation), et au déclin progressif de l’activité, en donnant naissance à une intense vie ouvrière, avec ses luttes et ses espoirs, tout en élaborant une mémoire collective qui a durablement marqué les mentalités au point de survivre encore.

Dans cette véritable aventure, Saint Laurent de Cerdans et Prats de Molló occupent évidemment le devant de la scène, avec un avantage marqué pour la première, la seconde disposant par ailleurs d’une station thermale. Succédant, dans notre haute vallée du Tech, à une longue tradition de confection de drap, le tissage des toiles fournit une part importante de sa production aux habitants de Prats (les « cordiers ») pour la fabrication à domicile de l’espadrille ouverte (« l’espardenya destapada »). Sans égaler la puissance des Ets. Sans et Garceries de St Laurent, et la place majeure occupée dans la ville par cette industrie, notre commune a eu largement sa part dans « l’essor sandalier » ,et son environnement socio-économique , avec ses importants établissements, (Pompidor, Guisset, Giu-Pagès Xatard, la maison Bô,) et plus tard, la société du Tech, l’entreprise Cassu ), ses grèves, et son syndicalisme, pour pratiquement disparaître avec le désastre de la crue de 194O.

Bref, un apport très précieux à la connaissance de notre patrimone.
(1) Ed, Trabucaire, Col.leció Història .2013