PRATS DE MOLLO SUR LE PETIT ECRAN

Prats de Mollo ,son cadre, son patrimoine, son histoire, son enracinement dans la culture catalane n’en finissent pas de susciter curiosité et intérêt : après l’exposition de ses charmes sur la Plaça de les Glories à Barcelone, et, en retour, la faveur qui lui a été faite d’accueillir l’avant- première en France du film novateur sur cette capitale «..la Rose de Feu.» ; après le choix, par un producteur espagnol réputé,de tourner des scènes filmées dans l’enceinte fortifiée de la ville, voici FR.3 (les chaines Occitanie et Nouvelle Aquitaine) qui inclut, dans son émission CAP SUD OUEST, un documentaire intitulé « Pyrénées catalanes, la culture de la Mémoire », avec, pour commencer,une visite de notre cité, aux aperçus sans précédent.
C’est à la suite de la qualification de Prats de Mollo – par le Pays d’Art et d’’Histoire frontalier -de « haut lieu de Catalanité, de Culture et de Mémoire » que notre grande chaine publique de télévision régionale, FR 3, a choisi ce même thème, pour mettre en valeur l’attachement de cette ville millénaire à ses racines historiques et culturelles.
Une visite commentée (soutenue par un matériel de pointe ) des sites les plus emblématiques (la Ville Haute, les remparts, l’Église paroissiale consacrée au X° siècle, le Fort Lagarde reconstruit par Vauban, et ses accès souterrains, les étroites ruelles montantes et pavées etc ), par un des meilleurs connaisseurs de la cité et de sa haute vallée, J.Dunyach ; et, de surcroît, survolée par un drone, qui a apporté sur Prats de Mollo et son environnement, une vision totalement inédite, offrant aussi un regard saisissant- et même émouvant pour les plus anciens- sur autant de richesses visuelles passées inaperçues.

Le Fort Lagarde en survol , avec, tout au centre , l’ex- tour circulaire médiévale « à signaux »

Le toit (partie) de l’Eglise paroissiale , au lever du soleil, après sa toute récente restauration : une géométrie aussi élégante que rigoureuse ..(vue originale par drone)

(photos FR 3)

AFFAIRES DE TRUITES

L’’assemblée générale de l’AAPPMA ,(ou association « la Gaule Pratéenne  ) s’est tenue il y a peu, qui regroupe les pêcheurs de truites de la haute Vallée du Tech. Il y a été, entre autres, observé « un nombre insuffisant de truites à la maille », en partie dû à la « dernière crue » et qui expliquerait la délivrance relativement limitée de permis de pêche. Cette remarque serait assez banale si elle n’était pas l’occasion d’être mise en regard des constatations tirées d’un document daté du premier quart du XV° siècle, relatif à un litige concernant cette activité en ces mêmes lieux, découvert et commenté par Jordi Colomer .(revue Costabona,n° 4/2015 : « La pesca al riu Tech et les pratiques de pèche en 1428 »)

Cette pratique de la pêche, mentionnée pour la première fois dans un parchemin de 1151 (relatif à la redevance en truites due annuellement au Comte de Barcelone, seigneur de la « vila i vall de Prats ») et qui n’a pu que se développer par la suite,a connu plus tard une sérieuse raréfaction de truites, liée aux dévastations consécutives à la puissante secousse sismique régionale de 1428. Le tarissement de cette précieuse ressource nécessitait dès lors un encadrement plus strict de son exploitation, et posait à son tour la question de l’autorité de tutelle habilitée à régenter ce domaine : les Consuls en vertu d’un privilège royal datant de 1361 ? ou le représentant du Roi d’Aragon, s’agissant du domaine régalien ? Le sujet est alors devenu d’autant plus d’actualité à Prats de Molló que des contrevenants, parmi lesquels des notables de la ville,(dont un consul et d’anciens consuls), ont été traduits en justice et finalement condamnés, y compris en appel, pour avoir pêché sans autorisation expresse du représentant royal.

Le même document nous permet par ailleurs, et opportunément, de nous faire connaître les pratiques de pêche en rivière de l’époque, non seulement au moyen de lignes et cannes à pêche,(canyes), -à l’exemple de celles, seules autorisées de nos jours (et maniées au lancer, au fouet, ou au toc) – mais aussi à l’aide de matériels divers ou « artificis », comme les nasses (« bertrol, cóp, vergat ») ou filets (« filats », avec cependant déjà des mailles de taille règlementaire), ou des palangres (« corda »),.

PRATS DE MOLLO SUR GRAND ECRAN

Au tout début du mois de mars, Prats a été tiré de sa torpeur de milieu de saison par une annonce peu courante : un cinéaste espagnol, déjà « titré », avait choisi Prats de Mollo pour tourner dans le village un certain nombre de scènes d’un film au titre assez mystérieux (« la Enfermedad del Domingo »), joué notamment par quelques actrices confirmées (telle une interprète « fétiche » de Pedro Almodovar). Mais qui plus est, les Pratéens étaient invités à passer du statut habituel et passif de témoin ou de spectateur à celui de figurant…Si le thème de ce film « la Maladie du Dimanche » n’avait rien d’exceptionnel («  un drame familial », contemporain, » celui d’une mère et d’une fille réunies après 30 ans d’intervalle »), l’évènement en lui-même ne pouvait qu’ajouter à la renommée patrimoniale de Prats de Mollo- la cité historique ayant déjà servi de cadre à de précédents films– et réjouir ses habitants d’une aussi sympathique offre de collaboration. C’est donc dans une belle ambiance et très nombreux qu’ils ont activement participé, ou assisté – en des lieux multiséculaires et si familiers mais parfois transformés pour la circonstance-à la préparation et au tournage des séquences, principalement lors de scènes nocturnes autour de l’Eglise, qui se sont terminées fort tard dans la nuit.

(photos de JF Pompidor)

BARCELONE ou la ROSE de FEU

Le 28 mars 2015 a été inaugurée pour la première fois à Barcelone, sur la Plaça de les Glories une exposition de plein air en l’honneur de Prats de Molló, intitulée « Prats de Molló, El Meridià de la Memòria ». Sept volumineuses formes géométriques évoquaient plusieurs aspects de la cité de Prats de Molló (sa localisation, ses richesses patrimoniales, son histoire ancienne et récente,les Angelets de la Terra, sa proximité avec Jacint Verdaguer, « els Fets de Prats de Mollo » avec F. Macià, la Retirada etc.) A cette occasion, les évolutions du Contrapàs « percigolà » et les figures innovantes de la colla Costabona avaient été appréciées par un nombreux public. Cet évènement symbolique était considéré comme le prélude à une convention de partenariat culturel et de développement touristique devant lier les deux cités, qui s’est ensuite concrétisée, d’une certaine manière, l’été dernier (voir sur ce site les mois de juillet et aout 2016).

C’était donc au tour de Prats de Mollo, de faire encore plus ample connaissance, sous une autre forme, de la capitale catalane. C’est ce qui lui a valu l’honneur, il y a peu, d’accueillir, en avant-première, le film BARCELONE, ou la ROSE de FEU » ( (c’est Engels qui a donné au XIX° siècle ce magnifique surnom à la métropole catalane car, pour lui ,« aucune cité au monde n’avait autant dressé de barricades »), cette faveur particulièrement appréciée ici, attestant de la vie culturelle réelle de notre Cité, ancienne « Ville Royale » du Comté de Barcelone et du Royaume d’Aragon. Selon les réalisateurs, cette récente production originale de Manuel Herga, (avec la collaboration notamment de Woody Allen) est qualifiée « de plongée », d’approche d’une « Barcelone conventionnelle et transgressive, délicate et insolente, élégante et canaille », « produite avec les technologies les plus avancées »,semble répondre en vue de à la question = : Qu’est-ce qu’une ville ? , ajoutant :« redécouvrir Barcelone comme jamais vue jusqu’ici, celle des guides touristiques, mais aussi celle que l’on ne voit jamais, détails insolites et inconnus, et la Barcelone qui vit et travaille chaque jour ». Une vraie réussite..