Le spectacle sous un ciel étoilé présenté annuellement dans l’enceinte du Fort Lagarde, – tout comme, dans la journée, les visites libres ou commentées (ainsi que les rencontres, expositions, reconstitutions, démonstrations équines, parades militaires, représentations théâtrales), et autres événements régulièrement organisés par l’Office du Tourisme – témoignent pleinement du fort intérêt que présentent, pour le public, les résidents et la commune, la préservation, la restauration, et la mise en valeur du patrimoine d’une agglomération au riche passé * .
Cette fois ci, le spectacle était, selon le périodique pratéen « l’Arbre Mentider », « basé sur l’initiation des recrues au XVIIIe siècle au sein d’une garnison, prétexte à évoquer la vie quotidienne dans l’enceinte du Fort », au grand plaisir notamment des enfants ravis de manier le sabre de bois aux ordres du sergent recruteur « Jolicoeur » et,à la fin du spectacle, de donner quelques caresses au cheval SCHA, mascotte des lieux .
Le tout, dans un cadre des plus authentiques. Rappelons en, effet qu’à l’emplacement actuel du Fort, a d’abord existé la « Torre de Guardia », élevée aux 13° et 14 ° siècle par le Roi d’Aragon, en vue de prévenir les populations (comme la Tour voisine, encore plus haute,du Mir) de l’arrivée des Normands par des signaux visuels (les « flamarades » (flammes ) la nuit, et les « fumades » (fumées) le jour, grâce à un réseau de transmission entre Tours à Signaux de la région. Après le Traité de Pyrénées de 1659, Louis XIV, pour surveiller la nouvelle la frontière mais aussi la cité, ordonna à Vauban d’entourer cette tour de solides remparts pour y bâtir l’actuel Fort Lagarde, où pouvaient loger 250 militaires.
Dans cette forteresse, le dernier fait le plus marquant a été celui de la capitulation le 6 juin 1793, entre les mains des troupes du Général Ricardos occupant la cité, de l’ensemble de la garnison française qui s’y était retirée un mois auparavant, et qui après quelques sorties, n’avait pu poursuivre sa résistance.
On se souvient en effet qu’une partie de l’armée espagnole avait envahi notamment le Vallespir en passant par Saint Laurent de Cerdans (en réponse à la déclaration de guerre de la France qui se sentait menacée par l’Espagne) – et que l’armée de la République, malgré la précédénte défaite du Mas Deu , avait repris le dessus suite à -entre autres succès- la victoire du Boulou remportée le 1° mai 1794 par le Général Dugommier, le conflit entre les deux États n’étant définitivement réglé qu’en juillet 1795…
* voir sur la revue Costabona (n° 2/2013, éditée par l’association patrimoniale Velles Pedres i Arrels.), l’article « De l’abandon à le Restauration » de Christelle Nau sur l’histoire exemplaire de cette fortification de fière allure, entre sa démilitarisation après la première guerre mondiale, son état de quasi-ruine, sa restauration et sa mise en valeur touristique.