Année de publication : 2014.
Nombre de pages : 74.
Prix de vente : 7€.

Points de vente à Prats de Mollo :
– Librairie Sant Jordi
– Librairie J.F.A. Presse (maison de la presse)
– Librairie Can Gironella

Points de vente à Perpignan :
– Librairie Catalane
– Librairie Torcatis
– Librairie Cajelice (ex-Chapitre)

 

Sommaire

• Le Mot du Président, par Ch. Roque
• Le monument aux morts de Prats de Mollo, par Ch. Nau
• Les sections du territoire de la commune de Prats de Mollo (1791), par J. Colomer
• Del cami reial als Angelets de la Terra, par R. Faitg et Ch. Roque
• Una bonica descoberta…, par S. Massegu et G. Dalmau
• De la mine de La Presta à la monnaie de Perpinyà, par J.-C. Pruja
• Le chemin de l’exil de la famille Gracia-Bamala, par J. Dunyach et M. Planell
• Le recensement de la population de Prats de Mollo en 1906, par A. Ayats
• Les fêtes de l’Ours du Vallespir, par R. Bosch
• “Wilder Mann” ou la figure du sauvage, par O. Lluis Gual
• Le coin du Bibliophile, par S. Roca
• Nouveautés 2013 : publications sur Prats de Mollo
• Velles Pedres i Arrels : bilan et nouveau départ, par Ch. Roque

 

 

Le Mot du Président

Continuant sur sa lancée, l’association Velles Pedres i Arrels a le plaisir de vous présenter cette année le 3^ème numéro de sa revue Costabona.

Incitée par ses lecteurs, notre association se devait de poursuivre son activité d’information, n’ayant moins que jamais renoncé à tirer de l’oubli toutes les richesses du passé de Prats de Mollo, et à stimuler les études et les recherches sur son patrimoine, encore trop peu exploré.

La publication de ce moyen de communication, renforcé de son site patrimonial Internet (vellespedres.fr) n’est certes pas le seul objectif ni la seule réalisation de Velles Pedres i Arrels, mais elle permet de compléter et de valoriser ses autres actions, comme la prospection sur le terrain, la recherche documentaire ou la collecte et le regroupement d’objets et de textes anciens. En outre, cet organe d’information, de par sa régularité désormais acquise, ainsi que par la variété des thèmes traités -tous cependant centrés sur la haute vallée du Tech- s’avère être la manifestation la plus représentative et la plus perceptible des missions que l’association s’est fixée et des valeurs qu’elle entend défendre.

Cette année encore, outre la présentation des ouvrages sur Prats de Mollo publiés en 2013, c’est sur une gamme étendue de témoignages du passé, matériels ou non, que sont exposés les sujets traités :

Qu’ils se rattachent aux notions de sacrifice patriotique, comme l’évocation du souvenir de la Grande Guerre ou de dévotion religieuse, comme la découverte inattendue de vieux clichés de l’église paroissiale.

Ou qu’ils s’emploient à rappeler la richesse et la diversité du passé commun, à travers la physionomie précise de la population de Prats de Mollo en 1906 ou la contribution des Pratéens au nouveau tracé de leur territoire sous la Révolution ou l’importance des ressources minières de la Presta dans leur rapport avec la monnaie catalane ou le récit d’une nouvelle approche collective et prometteuse de très anciennes traditions, comme les Fêtes de l’Ours du Vallespir.

Mais c’est aussi autour du motif central de « chemin », et du « voyage » que s’organisent les autres contributions : le parcours douloureux de l’exil pour les républicains espagnols; celui -bien auparavant- du périlleux Cami Reial conduisant à Prats et dont La Trinxeria et ses Angelets avaient su tirer profit.

Enfin, entre ces deux époques, comment oublier l’itinéraire obligé et alors si méritoire des curistes se rendant aux Thermes de La Presta, ce lieu déjà réputé de soins, dont une bibliographie particulièrement nourrie se trouve en fin de revue ?

Sur la fraîche estampe de la page de couverture, qui illustre la place majeure qu’a toujours occupée l’activité thermale dans cette haute vallée, figure un couple élégant qui admire le bel alignement des bâtiments de l’Etablissement Thermal, au pied du massif du Costabona.

C’est précisément pour s’y rendre en cure que, dans un récit haut en couleur, intitulé « Voyage aux Bains de la Preste⁽¹⁾« , Joseph Sirven, « historien et poète », nous relate les tribulations, dans le premier tiers du XIX^ème siècle, d’un voyageur reliant à dos de mulet Arles sur Tech à La Preste, sur une « route qui n’a qu’un mètre de large », « n’offrant aucun accès aux voitures », « pratiquée sur le flanc des montagnes et s’élevant en zigzags ». Appréciant fort son muletier, « Tony, montagnard gai et jovial », il s’émerveille de « l’adresse surprenante des mulets de montagne, qui placent les pieds où il faut », mais dont le seul défaut est d’éprouver « une antipathie dangereuse à l’égard des chevaux » au point « de leur lancer des ruades et de leur barrer la route », le cavalier se trouvant alors « comme suspendu au-dessus d’un abîme », « un rien pouvant le jeter dans des précipices affreux ».

Après une brève halte à l’auberge du Tech, où il goûtera du « fromage d’orri » et une nuit à Prats de Mollo, il pourra, apaisé et réconforté, suivre une nouvelle cure à La Presta⁽²⁾. Nous rappelant, en passant, « qu’autrefois on y prenait le bain en commun, ce qui n’était ni commode ni décent » et que aux repas, « un seul local et une seule table reçoivent tous les malades », Joseph Sirven met l’accent sur la qualité de l’eau : « mon goût la signale/ sans rivale/ préférable au meilleur vin »… (« pour les malades, bien entendu », s’empresse-t-il d’ajouter)⁽³⁾.

Alors tentons de goûter ou, tout à le moins, de découvrir, dans les pages qui suivent, quelques autres facettes du patrimoine de Prats de Mollo la Preste.

Christian Roque

⁽¹⁾Sirven Joseph, « Voyage aux Bains de la Preste« , 16 juillet 1835, Bulletin de la Société Philomatique de Perpignan, Perpignan, Alzine, 1839.
⁽²⁾ Qu’il présente ainsi : « La Preste/ Val agreste/ Où j’ai trouvé la santé!/ De ton eau jamais perfide/ Si limpide/ Puis-je oublier la bonté ? » (Voyages aux Bains de la Preste, 1835).
⁽³⁾ Sans cesser de balancer entre ces deux précieux fluides : « Jadis j’ai chanté le bon vin/ Et les appâts d’une maîtresse;/ Aujourd’hui, changeant de refrain,/ Je suis de l’avis de la sagesse;/ De l’eau je chante la bonté,/ Je chante les vertus de Claire;/ L’un me donne la santé,/ L’autre me rend heureux et père. » (couplet écrit aux Eaux de la Preste, 1831).

 

Velles Pedres i Arrels, bilan et nouveau départ

Lors de l’Assemblée Générale de l’association de sauvegarde et de valorisation du patrimoine de Prats de Mollo, au mois d’août 2013, les adhérents ont été appelés à élire, à l’expiration du mandat de 3 ans, un nouveau Conseil d’Administration et, partant, un nouveau Bureau. Ils ont été invités à cette occasion à porter une appréciation d’une part sur le bilan du changement de cap opéré depuis par l’équipe sortante, à savoir la prise en charge -au delà des opérations d’entretien et de restaurations d’édifices- de la globalité du patrimoine, tant matériel qu’immatériel, de la cité et de sa haute vallée, aux richesses incomplètement explorées et sans cesse fragilisées. Et d’autre part à donner leur avis sur les nouveaux outils et méthodes mis en place pour faire face à ces nouvelles missions. Réélu à l’unanimité, le Conseil d’Administration a été invité en outre à coopérer, en qualité de membres de droit, et à l’exemple de l’Office du Tourisme, avec les responsables des deux organismes-clé de la protection et de la mise en valeur du patrimoine, le Pays d’Art et d’Histoire des Vallées du Tech et du Ter, et la Réserve Naturelle de Prats de Mollo.

Parmi les réalisations importantes de Velles Pedres i Arrels, la plus visible est évidemment l’édition du n°2 de la revue Costabona, dont le nombre, la qualité, et la diversité des contributions comme des sujets traités se sont accrus. Également s’est progressivement enrichi le site internet patrimonial et interactif vellespedres.fr. Enfin se sont poursuivies les opérations visant à la mise en place de l’espace muséal « Art-Traditions-Histoire ».

Comme à l’accoutumée, l’association a participé très activement tant à l’église qu’à l’école primaire aux Journées du Patrimoine du mois de septembre, par des expositions de vues, d’objets, d’outils, de documents anciens, prélevés sur les réserves du futur musée, en organisant en outre une conférence sur la ligne ferroviaire Arles sur Tech – Prats de Mollo, animée par Yves Guimezanes, auteur de l’ouvrage « le Mata-Burros« . Cette année encore, les actions tendant à la redécouverte des ressources patrimoniales ont pu être publiées dans le présent numéro (voies de circulation, mines et monnaies, la Retirada, la Guerre du Sel, Prats et la Première Guerre Mondiale, la découpage du territoire sous la Révolution, etc).

Enfin des démarches ont été entreprises avec succès pour nouer des contacts amicaux et techniques avec d’autres associations patrimoniales départementales, l’Association Archéologique des Pyrénées-Orientales (AAPO), ou spécifiquement vallespiriennes, comme l’Association pour le Patrimoine de la Vallée de la Rome (ASPAVAROM), l’Association Archéologique Cérétane et le Groupe de Préhistoire du Vallespir et des Aspres (GPVA), en vue d’échanges d’informations et le partage de savoir-faire.

Le Président