Un artiste reconnu, qui a porté avec talent les couleurs et l’art catalans outre- atlantique, est revenu ,il y a peu ,à Prats de Mollo, retrouver,- mais à jamais cette fois ci, une partie de ses racines, là même où il séjournait chaque été avec son épouse,
Jean Lareuse laissera dans la mémoire des Pratéens de souche et de coeur une trace indélébile : outre la restauration de l’écusson de la Cité , altéré par les inondations, il a passionnément contribué à l’embellissement de la Chapelle des Saintes Juste et Ruffine,construite au XVII° à l’emplacement même où avait eu lieu un des miracles qui leur étaient attribués ; les trois prodiges de ces élues, ainsi que le rappel de leur supplice, sont également reproduits sur la façade et les murs de l’édifice , parmi une vingtaine d’autres tableaux ou vitraux, exposés en permanence,représentant le Christ, des Madones, et retraçant les « quatre étapes du destin de l’Homme ».
Né en 1925 de père cérétan et de mère pratéene, dont il a été très tôt orphelin, élevé en internat religieux à Perpignan, Jean Lareuse exerce des activités professionnelles à Bourg Madame et à Port Vendres, puis suit les cours de l’Ecole des Beaux Arts de Paris, avant de gagner les Etats Unis, pour poursuivre sa carrière encore débutante d’artiste peintre et où il y fondera une famille. Il réusira pleinement sur ces deux plans,et créera en 1968 à Washington la « Galerie d’Art Lareuse », tout en exposant ses œuvres à une cinquantaine de reprises, tant en Amérique qu’à Paris, et pour la dernière fois à Collioure cette année (évenement relaté ici même en octobre) .
Se voulant libre et « hors de toute Ecole », sa palette créative -où l’on peut déceler un « mélange de techniques impressionnistes et pointillistes », est très variée : outre divers sujets sur céramiques et sculptures, ses thèmes picturaux de prédilection vont des Marines et des Paysages, aux Natures Mortes et Personnages –notament des portraits de famille ou de Nonnes- en passant par les Chevaux, dans de vivantes scènes de courses ou de chasse, l’ensemble « aux couleurs gaies et franches ». Mais la part la plus touchante est, comme on l’a vu, celle de la Peinture Sacrée, proche du style de la Renaissance,et inspirée des costumes et des visages -« aux contours naturels « et « pleins et de piété »., trouvés sur les « retables des eglises catalanes romanes » …
Souhaitons que le petit sanctuaire qui , au cœur du village, abrite ces gracieuses expressions de piété demeure pour toujours accessible aux promeneurs à la recherche de paix ,et de silence et de recueillement
(« clichés extraits de l’ouvrage sur l’artiste «Jean Lareuse, le plus Catalan des peintres américains » 2012 )