UN PELERINAGE SANS SANCTUAIRE : l’Oratoire du Miracle et sa vasque
Constitué d’un simple oratoire « en pleins champs, », ce lieu de prières se situe sur une colline au dessus de Prats de Mollo à 1250 mètres d’altitude et à 2 heures de marche environ.
Ce site toujours vénéré est dédié, selon la légende, aux Saintes Juste et Ruffine, patronnes de la ville (et fêtées le 17 juillet), originaires de Séville, qui, glanant dans un champ voisin, ont fait jaillir une source au milieu des roches, pour désaltérer les moissonneurs assoiffés. (ci contre)
En contrebas de l’oratoire, sur une pente aride, se trouve en effet une sorte de vasque naturelle, remplie des eaux vives jaillissant des cinq orifices qu’ auraient percés Juste et Ruffine.
Au centre du village se trouve une chapelle construite en 1642, à l’emplacement de l’auberge où aurait eu lieu un second miracle, (celui du vin) , et décorée par le peintre Jean Lareuse,
Tout près du sentier menant au site du Miracle, a été découvert il y a peu, enfoui sous une épaisse broussaille, une construction en pierres sèches, qui a sans doute servi d’étape aux pèlerins pour leur permettre de se reposer ou pour les abriter.
Voici la relation de ces miracles, telle que présentée dans la brochure publiée par Jean Lareuse :
-Le Miracle de la Source
« Les deux saintes, passant par un champ de blé situé au pied de la colline qui porte depuis le nom de « colline du Miracle » demandèrent aux moissonneurs l’autorisation de glaner .L’autorisation leur fut accordée, mais les moissonneurs facétieux, prétextant une soif inextinguible, demandèrent aux deux Saintes de leur apporter, au préalable de l’eau.
« Ils les dirigèrent vers le point le plus aride de l’endroit.
« Les Saintes s’y rendirent sans méfiance aucune ; n’apercevant pas de source, elles plantèrent en désespoir de cause les cinq doigts de la main dans le sol rocailleux en implorant le Seigneur de faire jaillir de terre une eau abondante et claire. Leurs supplications furent exaucés et elles purent ainsi porter de l’eau aux moissonneurs, qui n’en croyaient pas leurs yeux.
« On parla de Miracle et on éleva tout près de la source, un oratoire dédié aux Saintes.
« L’eau continue de nos jours à couler au milieu des joncs, et en période de grandes sécheresse on peut encore voir les Pratéens et les Pratéennes monter au MIRACLE pour nettoyer les abords de la source, et la débarrasser des herbes folles, en demandant au Seigneur d’ouvrir toutes grandes les écluses célestes « .
-Le Miracle du Vin
« Un jour le prêtre demanda aux Stes Juste et Ruffine de lui apporter le vin nécessaire pour la messe.
« Elles se rendirent chez le restaurateur pour échanger du blé contre du vin.
« Mais le restaurateur leur dit « « je ne prendrai que le gros grain ».
« A l’aide d’un tamis, il sépara le gros grain du plus petit, puis il donna le vin aux deux Saintes.
« Sachant que le restaurateur y avait mis de l’eau, elles séparèrent avec le même tamis l’eau contenue dans le vin.
« Comme Jésus aux noces de Cana on parla de miracle. »